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l’Assomption avec la Saint-Napoléon, et par la suite le 15 août devint la fête du tyran.


En 1865… année du choléra… le 24 octobre… tout Paris fut informé par la voie des journaux de la visite que firent l’Empereur et l’Impératrice dans les différents hôpitaux de la capitale.

Le jour où le couple impérial se rendit à l’Hôtel-Dieu, un fait incroyable s’y passa. Il y avait, parmi les suivants de Napoléon, un des aumôniers attachés audit établissement. Ce digne prêtre ne quittait des yeux la Montijo, tandis que notre détesté souverain prodiguait çà et là des paroles de consolation. Celle-ci s’en aperçut et devina, aux regards passionnés de l’aumônier, quels devaient être ses désirs. Elle aurait sans doute répondu à ses provocations, si le respect et la dignité du lieu ne l’avaient arrêtée. Notre aumônier ayant remarqué qu’il avait été compris, s’en alla au fond de la salle se réjouir en paix. Au moment du départ, ce fut avec une bien vive émotion qu’il vit s’éloigner l’illustre Sœur de charité.