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On lui a jusqu’à ce jour attribué une foule de découvertes qu’il n’a point faites et qu’il est incapable de faire.

Si la fortune vient des femmes, M. Leverrier doit savoir si c’est juste. Ce que l’on ignore à son égard, c’est l’objet qui lui a servi de marche-pied pour arriver à la renommée.

Avant d’avoir le poste qu’il occupe, il fut longtemps secrétaire de François Arago, qui l’initia aux secrets de la science astronomique. À cette époque, il venait d’épouser une forte femme, pleine de charmes, que les ans n’ont point respectés. Elle avait la stature et la corpulence de l’illustre Sempronia, la puissante mère des Gracques. Si elle n’a jamais dit comme la matrone romaine : « Pueri mei sunt ornamenta mea, » c’est que son époux en se palpant le front aurait pu dire autre chose.

François, appelé à voir souvent Mme Leverrier, et frappé bientôt de sa beauté, lui parla un soir en secret.

… Ils ne tardèrent pas à se comprendre.

François ayant dans son sac quelques dé-