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Rencontres-tu z’une jeune bergère,
À l’œil fripon, au nez toujours au vent,
Pour la toucher, dis : « J’ suis bossu derrière,
» Mais, vous l’ voyez, je suis droit par devant. »
Roul’ ta bosse, etc.

Quand tu vas voir queuq’ farce de Molière,
Tu t’amus’s mieux qu’un banquier ben cossu ;
Et j’entends dire aux log’s comme au parterre :
» J’ai ri, ce soir, j’ai ri comme un bossu. »
Roul’ ta bosse, etc.

T’est un luron qui n’ boude point à table,
Tu mang’s de tout sans jamais hésiter ;
Lorsqu’on te sert un repas délectable,
Tu t’ fais au ventre un’ boss’ qui peut compter.
Roul’ ta bosse, etc.

S’il s’allumait une nouvelle guerre,
Sois d’ ton pays l’appui le plus fervent,
Qu’ jamais l’enn’mi n’ t’envisage par derrière,
Un bon Français s’ montr’ toujours par devant.

Roul’ ta bosse,
Petit luron,
Et ris toujours, à pied comme en carrosse ;
Roul’ ta bosse,
Petit luron,
Sois toujours gai, toujours franc, toujours rond.