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En fait d’esprit, qu’ n’as-tu celui d’Ésope,
Qu’on admirait à la ville, à la Cour,
T’en revendrais, sous ta burlesque env’loppe,
À pus d’un nain qui s’ croit l’ géant du jour.
Roul’ ta bosse, etc.

Pour être heureux, jamais dans ta carrière,
Ne prêt’s l’oreille aux cancans des badauds,
Ne dis point d’ mal des autres par derrière,
Tes quolibets te r’tomb’raient sur le dos.
Roul’ ta bosse, etc.

De tes amis soulage la détresse,
À les servir en tout temps soit dispos ;
Si tu parviens au faîte d’ la richesse,
Devant les p’tits ne fais pas le gros dos.
Roul’ ta bosse, etc.

N’ te maries point, tu n’ s’rais pas à la noce,
Pour toi l’hymen serait un lien fatal,
Tu sentirais chaque jour une bosse
Qui s’élev’rait sur ton front conjugal.
Roul’ ta bosse, etc.

Si tu t’ maries, prends pour épous’ fidèle,
Un’ jeun’ bossue, au minois agaçant,
Vous f’rez ensemble un p’tit polichinelle,
Qui, comme toi, chantera z’en naissant :
Roul’ ta bosse, etc.