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Votre voix a calmé ma juvénile fièvre :
Souvent je suis venu dans l’ombre l’écouter.
Plus tard ma main tendit l’hostie à votre lèvre ;
Et je voudrais encor vous entendre chanter.

Mais, où vous retrouver, ô colombes proscrites ?
L’impie à tous les vents a jeté vos essaims :
Le temps semble arrivé des ténèbres prédites ;
La Bête est déchaînée et fait la guerre aux Saints.

Je me tourne vers vous, ô nos Sœurs exilées,
Et, qu’il ait de brumeux ou de clairs horizons,
Je bénis le pays où vous êtes allées
Chercher la liberté de vos chères prisons.

Ah ! n’y sentez-vous pas les regrets catholiques
Venir à flots, du fond de notre deuil muet,
O Vierges, aux douceurs un peu mélancoliques,
Qu’aimèrent saint Vincent de Paul et Bossuet ?