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Le Caleçon

Que vous portez. Sœur Véronique
Se trouſſant alors ſans façon,
Me dit : » Madame, j’en fabrique
» Depuis long-tems parfaitement,
» Dans ma cellule ſourdement,
» A douze francs pour la main d’œuvre,
» Pour des Dames, dont la manœuvre
» Eſt de cacher leur pays bas ;
» Parce qu’un galant homme attache
» Moins d’attraits aux frappans appas,
» Qu’à ceux que le Caleçon cache.

» Le mien, quoique déja ſali,
» Depuis ſix jours que je le porte,
» Sur moi ne fait pas un ſeul pli :
» Regardez ; il eſt fait de ſorte,
» Que par derriere & par devant,
» Déboutonnant ces deux brayettes,
» Que je crois artiſtement faites,
» On ſe ſert du moulin à vent,
» Et du moulin à l’eau ſans gêne,
» Pour leurs diverſes fonctions ;
» C’eſt une des inventions,
» Qui cache ce qu’on a d’obſcene,
» Dont bien des Femmes font grand cas.