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des Coquettes.

» Pour ſon état. Je fus, par elle,
» Reçue à ſa Communauté,
» A laquelle je fis par zèle,
» Et par eſprit de charité,
» Cadeau du produit de la vente
» De tous les effets de ma Tante,
» Montant à quinze mille francs,
» Et de l’aigrette à diamans,
» Sous des clauſes qui m’y font vivre,
» Depuis neuf ans, honnêtement,
» Et dans un goût que j’aime à ſuivre :
» C’eſt mon hiſtoire exactement,
» Car à mentir rien ne m’oblige.

Ah ! ma Sœur, chacun a, lui dis-je,
Plus ou moins de plaiſirs divers,
De proſpérités, de revers,
Dans ce paſſage, en ce bas monde,
Où malgré nous le mal abonde.

De vos malheurs conſolez-vous,
Ma chere Sœur ; uniſſons-nous
D’amitié pour toute la vie
Et pour remplir mon autre envie,
Faites-moi voir le Caleçon,