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Le Caleçon

» Muni d’une aſſez bonne ſomme,
» Que dans le Couvent on lui fit,
» Pour aller en voiture à Rome ;
» D’où de retour, la Saint Martin,
» Après ſept mois d’abſence, il vint
» Dans le Couvent, la mine fiere
» D’être rélevé de ſes vœux,
» A la chambre de la Touriere ;
» Qu’en Amant preſſé de ſes feux,
» Il avoit par argent ſéduite ;
» Où, pendant deux bons mois de ſuite,
» Au moins une heure chaque jour,
» Il me fit tant & tant ſa cour,
» Qu’il fallut, de cette aventure,
» Élargir un peu ma ceinture ;
» Et pour éviter qu’on le ſçût,
» Ou que quelqu’un s’en apperçût,
» Sortir du Couvent, de maniere
» A ne pas perdre la Touriere,
» Ni mon honneur. Ce fut aiſé.

» Mon cœur, que rien ne vous tourmente,
» Me dit l’Ex-Cordelier ruſé ;
» Je vais diſpoſer votre Tante,
» En lui faiſant un franc aveu