Page:Le Caleçon des coquettes du jour, 1763.djvu/30

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
28
Le Caleçon

» Par un Bref de Notre Saint Pere,
» Que j’obtiendrai par le canal
» D’un ſçavant & grand Cardinal,
» Qui m’honore de ſon eſtime :
» Alors je vous pourrai, ſans crime,
» Si l’amour pour moi parle en vous,
» Faire ma cour & les yeux doux :
» Pour-lors vous ſerez ſouveraine
» De mon tendre cœur pour toujours,
» D’un Fief que j’aurai dans le Maine,
» Où nous irions paſſer des jours,
» Dont le bonheur ſeroit durable.

» J’ai ſaiſi l’inſtant favorable,
» Que je guettois depuis long-tems,
» Pour vous dire mes ſentimens,
» Dont la pureté ſans égale,
» La délicateſſe & l’honneur,
» Tendent à la foi conjugale,
» D’où proviendroit notre bonheur.

» Adieu, mon bel Ange ; je tremble
» Qu’on vienne nous ſurprendre enſemble,
» Et que de médire on ait lieu.
» Soyez bien ſage. A cet adieu,