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Le Caleçon

» Et pour inſpirer de l’amour,
» Par ſes talens, par ſon génie,
» Et par ſa phyſionomie,
» Venoit au grand parloir ſouvent
» Édifier tout le Couvent,
» Dès que, par ſa langue dorée,
» De toute l’Histoire ſacrée,
» Il commentoit le ſens Moral,
» Avec l’eſprit de feu Paſcal.

» Le ſeiziéme jour avant Pâques,
» Dans ce même parloir, d’où Jacques
» Laquais de ma Tante, ſortoit,
» Après m’avoir remis l’aigrette
» De beaux brillans, dont elle ornoit
» Jadis le ſommet de ſa tête,
» Avec ſon radieux collier ;
» Je vis entrer ce Cordelier,
» Qu’on nommoit le Pere Bondrilles,
» Qui me voyant, à ſon abord,
» M’éloigner promptement des grilles :
» Je ſens, jeune Beauté, mon tort,
» De venir ici vous ſurprendre,
» Me dit-il ; mais d’un air ſi tendre,
» En fixant mes foibles appas,