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Le Caleçon

» Elle m’a ſagement inſtruite,
» Inſpiré de beaux ſentimens,
» Et du goût pour les Belles-Lettres,
» Le deſſein, la danſe & le chant ;
» Où, de l’aveu de tous mes Maîtres,
» Je réuſſiſſois ſur le champ,
» Par aptitude ſinguliere,
» Et mieux que toute autre Écoliere.

» J’en aurois pour tout aujourd’hui,
» Si je vous contois les hiſtoires,
» Les contentemens, les déboires,
» Que j’eus dans ce ſéjour d’ennui
» Juſques à ma ſeizième année,
» Bel âge où j’étois deſtinée
» A perdre ma virginité,
» Que je n’ai jamais regretté.
» Ce ſeroit trop long à déduire :
» Je vais me reſtraindre à vous dire,
» Qu’à ſeize ans, Mere Saint Germain,
» Me dit : Ma Fille, il vient demain,
» Veille du Mercredi des Cendres,
» Un Cordelier de vingt-cinq ans,
» Sortant d’un des Couvens de Flandres,
» Cordelier des plus éloquens,