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Le Caleçon

» Parce qu’acte d’amour qu’on cache,
» Et qu’on fait pour ſe bien porter,
» N’eſt, m’avoit dit la Sœur Badille,
» Qu’une légere pécadille.

» Cette Sœur qui, pendant ſix ans
» Régenta les Penſionnaires,
» Et dont l’eſprit & les talens,
» Me ſembloient extraordinaires,
» Étoit, ſans contredit, des Sœurs,
» Sur l’Écriture & ſur les mœurs,
» Et la Morale, la plus docte ;
» Mais, dans le fond, la moins dévote
» Car dans ſa cellule, un beau jour
» Qu’elle feignit d’être malade,
» Brûlant pour moi d’un vif amour,
» Avec ardeur, cette Tribade
» S’y prit de ſi bonne façon,
» Que, défaiſant mon Caleçon,
» Dont elle parut très-ſurpriſe,
» Elle me fit une ſotiſe,
» Qui me cauſe encor du regret,
» Et ſur laquelle cette None
» Me dit de garder le ſecret,
» Sans le révéler à perſonne ;