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Le Caleçon


» Dès que ma Mere fut inſtruite
» De la mort de ce bon Seigneur,
» Elle en eut, quatre jours de ſuite,
» Le cœur ſerré, la larme à l’œil.

» Après ces quatre jours de deuil,
» Toutes les deux à la fenêtre,
» Pour voir d’où venoit un grand bruit,
» Elle me fit part de la Lettre,
» Que j’avois relue avec fruit.

» Alors du monde dégoûtée,
» Du Théâtre & des vifs plaiſirs
» Dont ſon ame fut enchantée ;
» Elle y renonce, & ſes déſirs,
» Qui n’avoient tendu qu’aux délices,
» Où viſent toutes les Actrices,
» Tendirent au louable but
» De travailler à ſon ſalut.

» Quoique, dans ce temps-là, je n’euſſe
» Que dix ans deux mois approchant,
» Un ſoir en cherchant une Puce,
» Ma Mere, qui vint ſur le champ,
» Après en avoir fait la priſe,
» La tue, & voyant ma chemiſe