deux femmes qui m’avaient l’une et
l’autre fait faire de si rapides progrès
dans l’art du libertinage. Les perfides
s’entendaient pour me tromper : j’ai
su depuis un mot de ma première conquête,
qui me la fait entièrement connaître.
Une de ses amantes, car elle
en avait, lui parlait un jour des
hommes… « Les hommes, dit-elle :
j’en fais comme d’une orange, quand
j’ai sucé le jus, je jète l’écorce
loin de moi ». Hélas ! j’étais bien
cette orange. Lassé de mon exil, je
regrettais ma patrie ; une langueur
funeste s’empara de moi, j’étais triste,
rien ne me flatait plus. Qu’ai-je donc
fait pour avoir mérite d’être expatrié
si jeune ? Hélas ! pour avoir servi aux
plaisirs d’une femme en dignité, qui
m’a fait les premières avances, je suis
condamné à vivre dans l’exil, éloi-
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