pour monter la garde à l’issue du souterrain.
Quant à Margéot, inutile d’ajouter que, en sa qualité de bailleur de fonds et d’organisateur, il se réservait la direction suprême de l’entreprise.
VI
Après avoir été le coupe-gorge des marchands, Kercabin
devint leur lieu de rendez-vous. Toute la contrée
fut inondée de colporteurs. Il était rare qu’une journée
se passât, sans qu’on vit arriver au bourg de Plouëc deux
ou trois de ces batteurs de pays. À l’auberge où ils descendaient,
ils faisaient mine de s’informer des principales
maisons de la commune.
En première ligne on leur désignait Kercabin.
Ils s’y rendaient, de l’air du monde le plus naturel.
Il faut croire qu’il y trouvaient à faire affaire avec le maître du lieu, car ils y restaient parfois de longues heures et ne s’en allaient qu’à moitié gris, chantant sur tous les tons la louange de Margéot, de Monsieur Margéot, « le mieux accueillant et le plus conciliant des acheteurs ! »
Ce qu’ils ne disaient pas, mais ce qu’un aurait pu remarquer sans peine, c’est qu’ils sortaient de Kercabin avec plus de marchandises qu’ils n’en avaient en y entrant.
Le lecteur l’a déjà compris, tous ces colporteurs n’étaient que des agents de Margéot. C’est par leur inter-