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avec ses quais étagés en terrasses, les quatre cents voiles de sa flottille de pêche, ses maisons quasi seigneuriales, bâties aux âges opulents de la flibuste, sa population, enfin, bruyante et bigarrée, mélange de tous les types et de tous les sangs de la Bretagne.

— Attends donc, fit Adèle, n’est-ce pas au Conquet ?… Mais si ! je me rappelle maintenant… Mon père m’a raconté cela. Des pêcheurs paimpolais s’y rendirent avec leurs familles, voici une vingtaine d’années. Leur intention était de n’y rester que durant la saison du homard. Mais ils se plurent dans le pays et y demeurèrent. Il y avait des gens de ma parenté parmi eux, les Goastêr, les Évenou, d’autres encore.

Il fut décidé, séance tenante, que je solliciterais le poste de Kermorvan.

J’étais plein de confiance dans l’issue de ma démarche. Quant à ma femme, elle ébauchait déjà des projets, se brodait un avenir de féeries, tout en travaillant à la