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par voie hiérarchique, à la date du 7 février 1875. C’était pendant la durée d’un de mes congés. J’avais poussé, dans l’après-midi, jusqu’au bourg de Plogoff, pour des emplettes. Comme je passais, en revenant, devant la porte du brigadier des douanes, celui-ci me héla :

— Je vais dans vos parages, monsieur Dénès.

Chemin faisant, il m’apprit que son beau-frère, Joachim Méléart, maître de phare à Kermorvan, demandait sa mise à la retraite. J’eus un éblouissement subit, comme si, jaillissant des ombres du soir, la projection d’une flamme électrique eût rayé le ciel. Le brigadier continua de parler, mais je ne l’écoutais plus. Je le quittai même, je crois, assez impoliment, pour m’engager dans un sentier de traverse, tant j’avais hâte d’être auprès de ma femme et de lui annoncer la nouvelle.

Kermorvan, si j’obtenais la place, c’était