Page:Le Braz - Le gardien du feu, 1909.djvu/65

Cette page n’a pas encore été corrigée

à la poterne de la tour, en criant : « Ouvre ! C’est moi, Goulven ! » Tu me recevrais dans tes bras et, vite, tu m’emporterais pour me sécher, là-haut, dans la chambre ardente. Et après… après, je t’aimerais à la barbe de l’administration, passionnément, non sans frissonner un peu, à cause de la grande rumeur des vagues dans les ténèbres. Endormie, j’aurais des rêves singuliers, comme d’habiter les eaux profondes et d’être l’épouse immortelle de quelque génie sous-marin, de quelque Morgan, maître de la mer… Je t’en prie, Goulven ! C’est la chose du monde la plus simple, et ce serait si délicieux !

Elle parlait ainsi, de sa voix de sirène, avec des insinuations qui me troublaient jusqu’aux moelles. Je n’avais la force que de lui répondre :

— Tais-toi, au nom de Dieu, tais-toi !

Par peur de céder, je faisais celui qui ne veut pas entendre. Et à cela, oui, mon ingénieur,