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inconnues me soulevaient hors de moi-même.

— Il faut vivre, me disais-je, il faut durer à tout le moins jusqu’au retour du Ravitailleur.

Et je me ruais au travail. Je démontais, je remontais les rouages de la machine, je vernissais les boiseries, j’astiquais les cuivres ; j’aurais poli, je crois, les pierres même de la muraille. Ce n’était pas de la conscience, mais de la rage. Il ne me suffisait pas de suivre de point en point toutes les prescriptions du règlement ; je m’absorbais, de propos délibéré, en des minuties, en des vétilles ; ou bien je m’imposais des besognes stupides, comme d’apprendre par cœur la Notice relative au service météorologique des phares.

Vous avez loué mes rapports. Ils étaient ma principale distraction : je m’y appliquais avec une lenteur méthodique, comme jadis, au petit séminaire de Saint-Pol, à mes