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décorées à la proue d’une guirlande de lièges et de « casiers » ; chalutiers de Tréboul, d’Audierne, de Penmarc’h, avec leurs misaines d’un roux si ardent qu’on eût dit des flammes ; enfin, dans le sud, les thoniers de Groix, semblables à de grands insectes des eaux, leurs sveltes tangons de pêche harmonieusement recourbés en guise d’antennes.

Entre toutes ces voiles, mes yeux n’en cherchaient qu’une : celle du Ravitailleur.

Non que j’attendisse Adèle Lézurec par cette voie. En priant le père Lozac’h de prendre ma femme à son bord, à supposer que je n’eusse pas essuyé un refus, j’aurais engagé la responsabilité de ce brave homme, compromis peut-être sa situation : je n’avais pas voulu qu’un tel remords troublât mes derniers instants… D’ailleurs, puisque je faisais tant que d’exaucer le vœu de la romanesque Trégorroise, c’était le moins que je suivisse le plus fidèlement possible