Page:Le Braz - Le gardien du feu, 1909.djvu/278

Cette page n’a pas encore été corrigée

mon ingénieur. Avant que j’eusse eu le temps de me dérober, les nôtres s’étaient rencontrés, s’étaient bus… J’entends encore son cri :

— Là ! Là ! contre la vitre… ! Goulven ! mon fils Gouven !…

Comment je réussis à grimper dans les branches inextricables de l’un des antiques pommiers qui sont en bordure de l’aire, ne me le demandez pas : je serais impuissant à vous répondre… Toutes les lanternes de Kerdannou étaient déjà dehors. Longtemps, leurs lueurs se promenèrent autour du corps de logis principal, autour des hangars, autour des granges. On fouilla les étables. Les bœufs, réveillés, mugirent. Deux ou trois fois, mes parents passèrent à portée de mon refuge ; le vieux grognait :

— Des imaginations de femme !… Tu n’as rien vu !

Elle, alors :

— Je l’ai vu comme je te vois, et si maigri, si hâve !