y revêt un caractère funèbre. La constante préoccupation de la mort est sur cette race. Ses monuments les plus artistiques sont, avec ses églises, ses ossuaires. À Saint-Pol, nos professeurs ne se faisaient pas faute de nous conduire en promenade au cimetière de la ville et de nous détailler à plaisir les richesses d’ornement de son enceinte, qu’ils comparaient au Campo-Santo.
J’ai eu occasion, je crois, de mentionner dans ces pages la béguine qui m’enseigna mon catéchisme. De temps à autre, elle complétait le texte orthodoxe par des gloses de sa façon. Elle nous disait, par exemple :
— Lorsque l’âme, au moment du trépas, quitte le corps, elle a certaines formalités terrestres à remplir, avant de se présenter au tribunal de Dieu. Pour cela, elle se change soit en souris, soit en moucheron, soit en quelque animal encore plus subtil et plus fugace. Ainsi déguisée, elle va, trotte, vole. Tous les objets qui lui ont servi de son