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J’assurai donc la pauvre vieille que je m’étais abondamment lesté la panse avant de me mettre en route.

— Soit, fit-elle ; mais vous ne refuserez pas de prendre cette fouace. Cela s’emporte. Vous la croquerez, quand il vous plaira.

Elle avait commencé de l’introduire de force dans la poche de ma veste. Je la laissai faire, pour ne la point contrister.

Nous nous séparâmes à Landerneau, sur le parvis planté d’ormes, devant la gare. Elle avait les cils humides, la chère mamm-goz[1], et elle se répandait en paroles de bénédiction, à la manière des humbles aïeules de Bretagne. Attendri moi-même, je lui demandai :

— Allez-vous quelquefois dans le Nord, du côté des paroisses de la grève, et connaissez-vous Plounéventèr ?

— Plounéventèr ? Comment donc ! Il ne

  1. Grand’mère.