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Voici que, détaché du présent, mon esprit remontait la pente de ma vie ancienne, bercé au bruissement de feuilles sèches que faisaient dans ma mémoire les souvenirs du passé. Je crois même que j’étais sur le point de m’assoupir, lorsque des coups redoublés retentirent à la porte. Une voix rude grogna :

— Quand vous voudrez, monsieur Dénès ?…

— C’est bon, maître Jonathan ! Dans un quart d’heure, je suis votre homme.

Adèle aussi s’était redressée en sursaut.

— Qu’est-ce qu’il y a donc ? demanda-t-elle, en tournant vers moi de grands yeux vagues, encore ennuagés de sommeil.

— Il y a que je pars, rappelle-toi, ma chérie.

— C’est vrai… j’avais oublié… Tes hardes sont là, sur la chaise… Désires-tu que je me lève ?

— Ça, non. Je veux que tu te rendormes vite, au contraire.