Page:Le Braz - Le gardien du feu, 1909.djvu/241

Cette page n’a pas encore été corrigée

Parmi les hommes attachés à ton culte, il n’en est pas un qui t’ait donné des gages plus forts de constance et de fidélité. Je ne crois pas que tu aies à me reprocher une seule défaillance. Deux années durant, et bien qu’en proie aux pires obsessions de l’amour, j’ai monté autour de toi une faction sacrée. Tu m’es témoin que jamais le sommeil ne m’a surpris à mon poste. Tout mon honneur, je le mettais à ce que ta flamme brûlât haut et clair et qu’elle resplendît au loin, dans l’espace, multipliée par le rayonnement des prismes, comme la veilleuse des eaux immenses, comme la lampe de l’infini… Si j’ai bien mérité de toi, le moment est proche où tu vas pouvoir m’en récompenser. Te l’ai-je assez murmuré, le nom de cette Adèle à qui tu m’arrachais huit mois sur douze ! Te l’ai-je assez murmuré, dis-moi, le jour, en astiquant tes délicats rouages, la nuit, pieusement assis à mon banc de quart, ainsi qu’un cénobite