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XI

Une procession de voiles vient d’émerger des profondeurs du septentrion. Ce sont les barques loguiviennes[1], à n’en pas douter. Elles s’avancent comme une troupe de cygnes noirs. Chaque printemps, elles émigrent de la sorte, des confins du Goëlo, emportant une tribu entière, hommes, femmes, et les enfants qui ne sont pas encore sevrés. Il ne reste au pays que les aïeules, pour garder les maisons vides et les lits défaits. Six mois

  1. Loguivy est un petit port de pêche, à l’embouchure du Trieux.