Page:Le Braz - Le gardien du feu, 1909.djvu/21

Cette page n’a pas encore été corrigée

diplôme, sous verre, de second maître de timonerie. Pour ameublement, quelques tables, garnies de leurs tabourets, sur un parquet de briques aspergé de son ; dans les étagères d’angle, des bouteilles de boissons diverses qui attendaient encore, pour la plupart, qu’on brisât leur cachet. Tout cela un peu fané, un peu pauvre, mais d’une pauvreté décente et quasi coquette.

Mon ingénieur m’excusera de me complaire de la sorte en d’aussi menus détails. Je suis comme le naufragé qui va mourir, et je baise une à une les reliques chères, les tristes reliques de mon passé défunt…

Il n’y avait dans l’auberge, quand j’entrai, qu’un homme d’un âge respectable, à mine usée, avec ce teint de bistre que donnent les soleils de la mer aux gens qui ont longtemps « bourlingué ». Il semblait plongé dans la lecture d’un journal dont j’ai retenu le titre, — vous saurez tout à l’heure pourquoi, —