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où je n’avais plus conscience de rien, sinon que la nature était en fête, que le char merveilleux de quelque fée, souveraine des vents, m’emportait vers Adèle et que j’étais heureux.

J’écoutais le clapotis siffloter je ne sais quel refrain de marche et je regardais, au-dessus de moi, palpiter magnifiquement les profondeurs azurées du ciel. Il en descendait une lumière pure et calme, comme solennisée par les approches du soir. Les eaux, l’espace, le profil singulièrement adouci de la terre déjà voisine, tout nageait dans un immense bain d’or. Jamais, je crois, la beauté des choses ne m’avait pénétré à ce point. Je me figurais voguer vers les rives d’un paradis terrestre, et que j’allais goûter près d’Adèle des ivresses inconnues dont l’idée, par avance, me faisait défaillir, des ivresses comparables à celles du premier homme, quand ses yeux éblouis s’arrêtèrent sur la première femme…