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quant à moi, qu’un avertissement, mais il fut significatif.

C’était à la date du 2 mars dernier. Louarn avait repris le service au phare dans l’après-midi. Il faisait un temps moite et lourd, comme chauffé par les grandes fournaises atlantiques ; les nuages semblaient s’affaisser dans le ciel sous le poids de leur électricité. J’avais allumé le feu et aidé Louarn à essuyer les vitres de la lanterne qu’une buée épaisse avait envahies. Tout en frottant, je m’enquérais auprès de lui des choses et des gens de la Pointe, c’est-à-dire d’Adèle, et d’Adèle seule, comme bien vous pensez.

— À propos, fit-il tout à coup, toi qui prétends que tu ne me caches rien, il paraît que tu ne m’as pas encore jugé digne de contempler le « coffre à Jim » !

— Elle t’a donc raconté cette sotte histoire ?… Et vous vous êtes un peu moqués de moi, je parie !