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vœux, elle m’était donnée, elle m’était rendue, aussi complète que je la pouvais souhaiter, et, au lieu d’en savourer la tiédeur apaisante, comme tout m’y conviait, je me prenais à lui préférer les hantises troubles et malsaines d’un passé dont j’avais tant souffert !… Car je n’avais pas à me le dissimuler : une nostalgie invincible me travaillait, — la nostalgie de nos querelles anciennes, celle surtout des réconciliations qui en étaient la suite habituelle et comme le rachat. Je ressentais, au moral, un énervement analogue à celui que m’avait souvent causé, en escadre, le long des côtes levantines, la persistante limpidité des ciels d’Orient. J’appelais instinctivement l’orage. Il devait venir, mais non point tel que je l’attendais !…

Un proverbe léonard s’exprime ainsi : « Le malheur tousse généralement trois fois, avant de se mettre en route. » Je ne reçus,