désormais une femme sérieuse. Le temps des enfantillages est passé… Il faut que cet hiver, j’aie fini ma courtepointe.
Cette broderie qu’elle avait laissée dormir des années, elle s’y était attelée maintenant avec une ardeur quasi fébrile et, dès qu’elle avait desservi le souper, jusqu’au moment où je la suppliais de se mettre au lit, elle n’en détachait plus ses yeux. De toutes façons, d’ailleurs, l’Adèle indolente s’était transformée en une ménagère active, si active qu’elle n’avait pour ainsi dire plus le loisir d’être un peu à moi. Mille soins qu’elle m’abandonnait volontiers autrefois nécessitaient aujourd’hui son intervention. Et, si je tentais de m’en mêler :
— Non, s’il te plaît… Ce n’est pas à toi de t’occuper de cela… Tu es ici pour te reposer.
Elle ne tarissait point en prévenances dont j’étais tenu de paraître flatté et qui, au fond, me rendaient fort malheureux. La