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une fois je n’y songeai… Qu’est-ce que Louarn avait de plus que ceux-là ? Je ne me le demandai même point. J’allai à lui d’un mouvement aveugle, comme va le fer à l’aimant. Au bout de deux jours qu’il était des nôtres, sa présence, loin de m’être une gêne me parut aussi naturelle que, par ce temps d’avril, la claire flambée du soleil dans nos vitres. Je me sers à dessein de cette comparaison. Ce petit Trégorrois brun, à la frimousse expressive, aux yeux rieurs, dégageait partout où il était de la lumière, de la chaleur, de la vie.

Non pas sans doute qu’il n’eût ses imperfections. Qui n’a les siennes ?… Je lui aurais voulu, par exemple, un penchant moins prononcé pour les propos un peu libres. Il ne se surveillait pas assez, à mon gré, devant Adèle. Mais, comme celle-ci n’en paraissait nullement offusquée, bien au contraire, je crus de mon devoir d’imiter sa complaisance envers notre hôte. Je fus quitte pour refouler