Page:Le Braz - Le gardien du feu, 1909.djvu/124

Cette page n’a pas encore été corrigée

Si tu savais les ignominies qu’elle raconte sur moi !… À l’entendre, je suis une pécheresse diabolique, un démon de luxure, une « seconde Ahès » ! Demande plutôt à notre lavandière à qui l’on rapporte tous ces propos et qui, dans le principe, éprouvait elle-même une sorte de honte mêlée d’effroi à toucher mon linge. Est-ce assez odieux et assez bête !… J’avais évité de t’en parler jusqu’à ce jour. À quoi bon t’ennuyer de ces histoires ? Et cela m’est si indifférent, après tout, le mal que des Capistes peuvent penser de moi… Ce que je ne veux pas, en revanche, ce que je ne veux à aucun prix, entends-tu, c’est qu’elle nous desserve auprès de Louarn comme elle nous a desservis auprès des autres. Et elle s’y attachera, tu sais, avec d’autant plus de férocité qu’il est mon compatriote et, comme tu dis, mon protégé. C’est un serpent que cette femme. Elle a toutes les astuces et, sous son air cafard, toutes les audaces. Si tu la laisses faire, en