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Dès l’entrée, Iannik se trouva au pied d’un escalier magnifique. Il le gravit. Au haut de l’escalier, commençait un corridor qui semblait s’élargir à mesure qu’on y avançait, et qui était éclairé par des étoiles suspendues au plafond. Chacune de ces étoiles brillait comme un feu merveilleux. Le corridor se terminait par un vaste portique dans la baie duquel se balançait une lampe aussi éclatante qu’un soleil. Au delà, c’était une enfilade de chambres splendides. Iannik les traversa toutes, les yeux écarquillés au milieu d’une telle profusion de merveilles, mais notant néanmoins dans son esprit, avec un soin minutieux, tout ce qu’il voyait de droite et de gauche.

Dans la première chambre, des oiseaux chantaient.

Dans la deuxième, il y avait quatre fauteuils, et sur les quatre fauteuils étaient posées quatre couronnes et quatre ceintures.

Dans la troisième, deux fauteuils seulement. Sur l’un d’eux, encore une ceinture et une couronne. Dans l’autre, était assis un prêtre dont il ne put distinguer les traits.

Après cette chambre, il y en avait d’autres, puis d’autres, indéfiniment, mais la petite gaule blanche ne mena pas Iannik plus loin. Le pèlerinage était sans doute accompli, et la baguette rebroussa chemin vers Kerbeulven.

Le retour se fit dans une nuit noire. Si Iannik avait lâché sa baguette, à ce moment-là, il n’aurait plus eu qu’à mourir de détresse, comme un aveugle abandonné dans un pays inconnu. Aussi la serrait-il bien fort dans sa main.