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entendit le bruit d’un corps qui tombe à l’eau. Et aussitôt ce furent des sifflements, des détonations, tout un vacarme enfin ! On eût juré que le marais était en feu.

Cela dura bien une demi-heure. Puis tout rentra dans le calme.

Le recteur de Commana dit alors à Jobic Ann Dréz :

— Retourne maintenant sur tes pas. Mais ne manque point de t’arrêter dans chacun des presbytères où tu es entré en venant. À chaque recteur tu diras : « Votre commission est faite. »

Cette fois, Jobic ne se fit pas prier pour se remettre en chemin.

Tout le long de la route, il chanta, heureux de n’avoir plus de chien à traîner, heureux aussi d’aller vers Trézélan.

Il chemina de bourgade en bourgade, de presbytère en presbytère, tant et si bien qu’il arriva enfin chez le recteur de Louargat.

— Ah ! te voilà, mon garçon ! dit le recteur. Eh bien ! va trouver Tadic-coz. Il est impatient de te revoir.

Tadic-coz ! À ce nom, Jobic Ann Dréz sentit sa colère lui revenir. Certainement, il irait le trouver, ce Tadic-coz, et, par la même occasion, il lui apprendrait…!!

Ce fut, au contraire, Tadic-coz qui lui apprit une chose qui l’étonna fort.

Ce conjuré que Jobic-Ann-Dréz avait conduit au Ieun Elez, devinez qui c’était.

Son propre grand-père !

Depuis sa mort, arrivée quelques mois auparavant,