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    III

    La femme, à Rome quand elle arriva, — aux pieds du pape se prosterna, — pour implorer de lui une pénitence — et l’absolution de son péché.

    Le pape enjoignit de la conduire — en grande hâte, pour expier sa faute, — dans la chambre de pénitence, — où l’on enferme les pires pécheurs,

    Et de lui donner, quand elle y serait, — du pain et de l’eau pour trois jours, — ainsi que du lin qu’elle aurait à filer, — pendant ces trois jours, sans démordre.

    Grande est la miséricorde d’un Dieu ! — Tout le temps qu’elle resta dans cette chambre, — on fit comme si elle n’existait plus — Quand on se souvint d’elle, on ne douta point qu’elle ne fût morte.

    Or, lorsqu’on alla ouvrir sur elle la porte, — on la trouva qui filait, le corps sain et l’âme sereine. — On la tira donc de ce lieu, — et le pape, alors, lui donna l’absolution.

    Au sortir de Rome, elle rencontra un vieillard — qui, humblement, lui demanda : — « D’où venez-vous ? Où comptez-vous aller ? — Mon amie, dites-le moi.

    « Jamais je ne vous vis en ces parages ; — vous n’êtes pas de ce pays. » — « Je ne vous le cacherai point, brave homme : — Je suis de Basse-Bretagne, tenez-le pour certain, — et de Lochrist-ann-Izevelt. — Là est mon mari.

    (Là est) mon mari, (là sont) mes enfants, — pour qui j’ai été une cause de peine, — parce que je les ai abandonnés. — Je crois pourtant qu’ils auraient désir de me revoir. »

    — « Si vous avez désir, dit cet homme, — de les aller revoir, vous aussi, — avant qu’il soit longtemps, grâce à Dieu, — vous parviendrez en leur contrée.

    « Votre mari et vos enfants, — bientôt vous les reverrez, — et vous les pourrez consoler — en leur navrement et ennui.

    « Quand vous arriverez en Izelvet, — chez le Seigneur Christ béni, — faites-lui tous mes compliments, — et dites à Christ que je l’aime.