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LXV

Le crieur de nuit


Noël Gariez était un journalier de Bégard. Il demeurait au bourg, mais partait chaque matin pour aller travailler dans des fermes souvent éloignées et ne rentrait presque jamais qu’à des heures tardives.

Il lui était arrivé plus d’une fois d’entendre hopper[1] le « crieur de nuit », mais cela à de grandes distances, en sorte qu’il ne s’était jamais rencontré avec ce personnage. Pourtant, disait-il parfois, quand on en parlait, il n’eût pas été fâché de le voir de près, ne fût-ce que pour se rendre compte comment il était bâti.

Or, une nuit qu’il revenait de son travail, comme il passait sur une espèce de tertre, couvert de broussailles il entendit hurler, presque à son oreille, le « ho ! ho ! » du crieur de nuit.

Noël Gariez promena les yeux tout autour de lui, mais n’aperçut rien ni personne.

Il continua d’avancer à travers la broussaille, sans mot dire. Il savait qu’il n’est pas bon de répondre à l’appel du hopper-noz.

Celui-ci, son appel jeté, s’était tu, sans doute pour attendre la réponse de Noël.

  1. Crier : ho !