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se précipitait pour le bercer. C’était une chose qu’il n’avait guère faite de son vivant. Aussi avait-il le mouvement un peu brusque. Il appuyait parfois sur le rebord du berceau comme s’il se fût agi de peser sur un mancheron de charrue. L’enfant alors le calmait :

Doustadic, pôtr-coz, doustadic ! (Doucettement, Vieux, doucettement !)

L’enfant vécut sept mois ; il causait à merveille et avait l’air de tout voir, malgré ses orbites creux.

Un matin, on le trouva mort dans sa couchette. Le Vieux l’accompagna jusqu’au cimetière et, à partir de ce moment, ne donna plus de ses nouvelles. Il attendait, dit-on, que l’enfant le conduisît au paradis par la main[1].


(Conté par Marie Hostiou. — Quimper.)
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  1. Cf. Luzel, Veillées bretonnes, p. 79 et R.-Fr. Le Men : Traditions et superstitions de la Basse-Bretagne, in Revue celtique, t. I, p. 423. Le rôle donné ici au Vieux est attribué dans les récits parallèles à un lutin ou un follet. — [L. M.]