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Les morts passent toute la nuit qui précède leur fête à se chauffer et à se régaler dans leur ancienne demeure.

Il n’est pas rare que les gens de la maison entendent remuer les escabeaux. Le lendemain, on constate parfois que les visiteurs nocturnes ont changé de place les assiettes dans le vaisselier.

Au point du jour, les morts se rendent en même temps que les vivants à la messe qui se célèbre à leur intention dans l’église de la paroisse.

« Une année que mon père se rendait seul à la messe des morts, il s’entendit héler soudain par quelqu’un qui paraissait vouloir le rejoindre :

« — Hé ! Iouenn, attends-moi !

« Il se retourna et ne vit personne. Mais il avait distinctement reconnu la voix de sa mère, morte l’année d’avant. »

(Conté par Marie Hostiou. — Quimper, 1887.)
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