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LA LÉGENDE DE LA MORT

jusqu’au foyer, où ils s’assoient sur le premier objet venu. Il importe de leur éviter des méprises douloureuses.

Il n’est pas bon de balayer la maison, après le coucher du soleil. On risquerait de balayer, avec la poussière, les âmes des morts qui, à cette heure-là, obtiennent souvent la permission de rentrer dans leur ancien logis.

Surtout, si le vent fait rentrer la poussière, il faut se donner bien garde de la rejeter dehors une seconde fois.

Les gens qui manquent à ces prescriptions ne peuvent dormir, sans être, à tout moment, réveillés en sursaut par les âmes défuntes.

Quand on balaye le soir, on chasse la sainte Vierge qui fait sa tournée pour savoir dans quelles maisons elle peut laisser rentrer ses âmes préférées. (Comte de Villiers de l’Isle-Adam, recteur de Ploumilliau, Côtes-du-Nord.)

Les enfants morts sans baptême errent dans l’air sous la forme d’oiseaux. Ils ont un petit cri plaintif comme un vagissement. On les prend souvent pour des oiseaux véritables ; mais les vieilles gens ne s’y trompent point. Ils attendent ainsi, disséminés dans l’espace, que vienne la fin du monde. Saint Jean le Baptiseur leur administrera alors le sacrement qui leur