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CHAPITRE VI

L’Anaon


Le peuple immense des âmes en peine s’appelle l’Anaon.

Lorsqu’on n’a plus à se servir du trépied, il est[1] mauvais de l’oublier au feu.

Pa chomm ann trebe war ann tân,
Ann Anaon paour a ve en poan.

Quand reste le trépied sur le feu,
Les pauvres âmes sont en peine.

Si le trépied reste au feu, alors qu’on n’en a plus besoin, il faut avoir soin de placer dessus un tison allumé, afin d’avertir les morts, qui voudraient s’y asseoir, que le trépied est encore brûlant. Les morts ont toujours froid et cherchent constamment à se glisser

  1. Cf. P. Sébillot, Coutumes populaires de la Haute-Bretagne, p. 274. — [L. M.]