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en quête de leurs proches ou de leurs galants noyés à Islande[1]. Elles cherchaient leurs cadavres pour les pousser au rivage et leur faire donner la sépulture en terre bénite… Je demeurai bien coi. Si j’avais ouvert la bouche ou fait un geste, je ne serais pas ici à l’heure qu’il est. Imite mon exemple, Laur, chaque fois que tu te trouveras en des passes analogues. C’est le plus sûr.

… Le lendemain matin, le capitaine réunit l’équipage et lui défendit de s’approcher à l’avant, sauf le cas de nécessité absolue.

Les hommes parurent surpris de cet ordre. Mon frère et moi nous savions à quoi nous en tenir.


(Conté par Laur Menguy. — Port-Blanc.)
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  1. J’ai entendu raconter pareille chose, dit Jeanne Bénard qui assistait à la veillée. Seulement les âmes défuntes étaient celles de femmes légères que les matelots avaient embarquées pour s’amuser d’elles une nuit ou deux, et dont ils s’étaient ensuite débarrassés en les précipitant à la mer.