Page:Le Braz - La légende de la mort en Basse Bretagne 1893.djvu/305

Cette page a été validée par deux contributeurs.


XLVI

Les morts violentes ou volontaires


Lorsqu’un enfant naît de nuit, et qu’il fait claire lune, la plus ancienne des vieilles femmes qui assistent l’accouchée court se poster sur le seuil de la porte pour examiner l’état du ciel, au moment précis où le nouveau-né fait son apparition dans la vie. Si les nuages enserrent à ce moment la lune, comme pour l’étrangler, ou s’ils s’épandent sur sa face, comme pour la submerger, on en conclut que la pauvre chère petite créature finira un jour noyée ou pendue[1].

Sur la route de Quimper à Douarnenez se trouve la tombe d’un nommé Tanguy.

Il périt en cet endroit, assassiné.

On ne passe jamais devant le tertre de terre sous lequel il est enseveli, sans y planter une petite croix

  1. V. pour tout ce qui concerne les présages qui entourent la naissance et les premières années de l’enfant : de F. Sauvé, L’enfance et les enfants en Basse-Bretagne in Mélusine, t. III, c. 374. M. Sauvé rapporte la superstition relative à ceux qui ont passé en terre bénite et en sont sortis avant d’avoir été baptisés ; cf. supra, p. 2 et 3. — [L. M.]