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authenticité par leur frappante analogie avec d’autres coutumes et d’autres croyances qu’ignoraient à coup sûr tous ceux qui lui ont apporté des renseignements et qui ont, à des titres divers, collaboré avec lui. À chaque page presque de ce livre il y aurait place pour de très intéressants et très curieux rapprochements avec les usages funéraires d’un grand nombre de peuples non civilisés, et les conceptions qu’ils se forment de la nature de l’âme et de sa destinée après la mort. Nous ne pourrions sans grossir indéfiniment ce volume accompagner ainsi tous les récits qu’il renferme d’un perpétuel commentaire, mais nous voulons du moins signaler au passage quelques-uns des points sur lesquels devraient porter ces rapprochements.

L’âme est fréquemment conçue sous la forme d’un animal ; dans un récit recueilli au Port-Blanc il est question d’un seigneur dont l’âme avait la forme ou l’apparence d’une souris blanche ; son domestique la voit s’échapper de ses lèvres au moment où il meurt ; la souris s’en va alors avec le domestique quérir à l’église la croix funéraire, puis elle fait ses adieux aux instruments de labour ; sur tous elle pose les pattes. Elle se laisse enfermer avec le cadavre dans le cercueil, et à peine est-il descendu dans la fosse et aspergé d’eau bénite,