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CHAPITRE IV

Cimetières et Charniers


Les pèlerinages pour les défunts


Autrefois, il y avait des charniers dans tous les cimetières bretons. Il en reste encore quelques-uns, mais dont on ne prend plus soin[1]. On y laisse les « reliques » (ar relegou) moisir en tas, pêle-mêle. Il y a seulement une trentaine d’années, les choses n’allaient pas de la sorte. En ce temps-là, quand on exhumait un squelette, on rangeait les os les uns sur les autres, en bon ordre, et l’on plaçait la tête dans une boîte à laquelle on donnait tantôt la forme d’un cercueil, tantôt celle d’une chapelle. Les murs des charniers étaient garnis de ces petites boîtes, peintes de diverses couleurs, en noir, si le défunt était d’âge mûr ; en blanc, si c’était un enfant ; en bleu, si c’était une jeune fille. Sur chacune se lisait l’inscription funéraire : Ci-gît le chef de… suivie du nom du trépassé.

Le soir de la Toussaint, après les « vêpres de l’A-

  1. Les charniers sont cependant encore très soigneusement entretenus dans le pays de Goëlo. — [L. M.].