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— Allons ! reprit celui-ci, j’attends !

Le diable se grattait l’oreille.

— Eh bien ! dit-il à la fin, fais-moi voir quelque chose que je n’ai pas encore vu.

— Ce n’est que cela ! Au moins, tu n’es pas difficile à contenter.

Tadik-Coz mit la main à la poche de sa soutane et en sortit une pomme et un couteau. Avec le couteau, il coupa en deux la pomme. Puis, montrant au diable interloqué l’intérieur du fruit.

— Regarde ! dit-il.

Et, comme le diable ne paraissait pas comprendre, il ajouta :

— Tu as sans doute vu l’intérieur de bien des pommes, mais l’intérieur de celle-ci, tu ne l’avais certainement pas encore vu !

Le démon demeura penaud ; il dut s’avouer vaincu, et Tadik-Coz rentra dans son presbytère de Bégard en se frottant joyeusement les mains.


(Conté par Naïc Fulup du Hinger-Vihan, en Pédernek, 1889).


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