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Aussitôt, le bedeau reparut. Il était déjà tout noir. Sur son crâne, ses cheveux étaient roussis.

Il fut longtemps sans recouvrer l’usage de la parole, tant sa terreur avait été grande[1]. Quant à ce qu’il avait vu dans son voyage, il ne s’en ouvrit jamais à personne, pas même à sa femme[2].


(Conté par René Alain. — Quimper.)


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  1. Des histoires semblables se racontent un peu partout dans la Basse-Bretagne. J’en ai recueilli plus de vingt variantes, et dans les endroits les plus divers. La légende est la même : le lieu de la scène change seul, ainsi que les noms des personnages en cause.
  2. Cf. L. Decombe, Le diable et la sorcellerie en Haute-Bretagne, in Mélusine, t. III, col. 61. — Je m’aperçois en relisant les bonnes feuilles de l’introduction que j’ai suivi une autre version légendaire que celle qu’a donnée M. Le Braz dans le texte ; les deux versions existent : tantôt on raconte que l’Agrippa est écrit en lettres rouges sur papier noir, tantôt au contraire qu’il est écrit en lettres noires sur papier rouge. — [L. M.]