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XXXI

La femme aux deux chiens


Ceci se passait au temps où les toiles de Basse-Bretagne étaient renommées entre toutes. Il n’y avait pas alors, à Penvénan ni aux alentours, de fileuse qui filât aussi fin que Fant Ar Merrer, de Crec’h-Avel. Tous les mercredis, elle allait à Tréguier vendre son fil. Un mardi soir elle se dit :

— Il faudra que demain je sois sur pied de bonne heure.

Elle se coucha avec cette préoccupation.

Au milieu de la nuit, elle se réveilla et fut étonnée de voir qu’il faisait déjà presque clair. Elle se leva en grande hâte, s’habilla, jeta sur ses épaule son paquet d’écheveaux et se mit en route.

Arrivée au pied de la montée qui mène vers Croaz-Ar-Brabant[1], elle fit rencontre d’un jeune homme.

Ils se bonjourèrent mutuellement et cheminèrent côte à côte jusqu’à la croix.

Là, le jeune homme prit Fant Ar Merrer par le bras et lui dit :

  1. La Croix de Brabant (?), au carrefour des routes qui vont de Penvénan à la Roche-Derrien, et de Tréguier au Trévou.