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nérailles. M. Dollo, lui, la voyait toujours et savait même en quel lieu d’alentour elle devait se rendre ensuite pour y accomplir sa pénitence[1].

Ce M. Dollo, recteur de Saint-Michel-en-Grève, fut un des prêtres les mieux renseignés sur tout ce qui touche à l’Anaon. Il savait en quelles directions s’étaient dispersées les âmes de tous les morts qu’il avait enterrés, sauf deux.

Outre les prêtres, peuvent encore voir la séparation de l’âme d’avec le corps, les personnes qui en ont reçu le don spécial ou à qui, pour une raison ou pour une autre, le mystère a été révélé.


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  1. Cf. P. Sébillot, Coutumes populaires de la Haute-Bretagne, p. 162. Sur les dangers que court l’âme lorsqu’elle se sépare du corps, v. aussi : H. de Charencey, Traditions populaires du département de l’Orne (Mélusine, I, col. 97) et X. Thiriat, Croyances, superstitions, préjugés, usages et coutumes dans le département des Vosges (Mélusine, F, col. 456). M. Bogros, dans son livre intitulé : À travers le Morvan (Château-Chinon, 1873), rapporte des superstitions analogues. — [L. M.].