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cheminent à pied. L’un conduit par la bride le cheval de tête. L’autre a pour fonction d’ouvrir les barrières des champs ou des cours et les portes des maisons. C’est lui aussi qui empile dans la charrette les morts que l’Ankou a fauchés[1].

L’Ankou se sert d’un ossement humain pour aiguiser sa faux.

Quelquefois il en fait redresser le fer par les forgerons qui, sous prétexte d’ouvrage pressé, ne craignent pas de tenir leur feu allumé, le samedi soir, après minuit.

Mais le forgeron qui a travaillé pour l’Ankou ne travaille plus ensuite pour personne.

L’Ankou a deux pourvoyeuses principales qui sont :

1o La Peste (ar Vossen) ;

2o La Disette (ar Gernès, c’est-à-dire la Cherté).


XIV


Autrefois, il en avait une troisième : la Gabelle (ann Deok holen, le droit du sel). Mais celle-ci, la duchesse Anne en a purgé le monde.

  1. Cf. P. Sébillot, Traditions et Superstitions de la Haute-Bretagne, I, p. 208 et seq. ; Contes populaires de la Haute-Bretagne 3e série, p. 277 et seq. : La Charrette moulinoire. — [L. M.]